Le réveil a sonné beaucoup trop tôt samedi 20 janvier dernier, après une folle semaine… Mais c’était pour la bonne cause : je passais le premier tour du Concours de Talent de Ménilmontant ! Tadaaam !!
J’ai donc naturellement commencé la journée en exprimant ouvertement toute la confiance que je nous porte, à moi et mon travail : « ouiiiii, mais tu compreeeeends, ils sont tous semi-prooooos, ils ont l’air de vachement plus tourner que moiiiii, et puis ils vivent tous à Paris, ils auront plein de potes dans la saaaalle, etc. » Ma mère m’a fichu un coup de pied au c** via sms et la journée a pu démarrer.
Du coup, j’ai mangé du (roi) lion en accompagnement de mes traditionnelles biscottes. Et puis, sous un temps radieusement humide, j’ai filé à la gare où m’attendait bien sagement le train qui me conduirait à Paris.
Arrivée à la gare d’Austerlitz et malgré mon petit déjeuner, j’avais quand même super faim. Direction une petite brasserie proche de la gare de Lyon ! Accueil chaleureux, cuisson de la viande parfaite, dessert maison, et rondelles de citron au fond de ma tasse de thé… Suis-je vraiment à la capitale où les locaux sont réputés pour leur humeur taciturne dans le meilleur des cas ?? -Les puristes diront que je ne connais pas les bons coins, et je leur répondrai… Moui, sans doute !-
L’après-midi, j’ai décidé de jouer les touristes –mais quand même pas trop loin du café-théâtre dans lequel je jouais le soir, on ne sait jamais !– et, sans même me perdre dans les couloirs du métro -rame de métro qui ne sentait pas mauvais et couloirs dans lesquels j’ai même croisé des gens souriants !-, je me suis rendue dans le quartier Montmartre… Aaaah, Montmartre, ses artistes au fusain, ses tenancières de bistrot à la voix de poissonnière, ses chanteurs de rue à la voix d’Ed Sheeran, ses petites rues de village hors du temps, et ses titis accoudés au bar… Oh oui, un titi, un vrai de vrai, j’en ai vu un ! Parigot de père en fils depuis 17 générations je pense, l’accent qui va avec, descendant les demis de bière à la santé d’un Bocuse fraichement trépassé qu’il semblait si bien connaître –au travers des récits qu’il entendait de son cousin qui lui-même les tenait de la belle-sœur de son voisin dont le frère de sa meilleure amie avait fait un stage d’observation en classe de 3e dans un de ses restaurants-, la liquette sortant d’un chino mal taillé, le noeud de cravate desserré, l’œil pétillant et le rire d’une hyène asthmatique. –J’exagère à peine et je crois même que je tiens un début de sketch ^^– Paris, je te reconnais bien là !
Trêve de plaisanterie, l’heure est enfin arrivée de me rendre sur les lieux du crime concours. Sous une pluie battante -heureusement, mes Converse étaient sagement rangées dans mon sac à dos !-, j’ai cherché le numéro 108 du boulevard de Rochechouart. En arrivant, j’avoue que j’avais très peur… J’étais la première. Et ça, ça n’arrive jamais !
Et puis, petit à petit, tout le monde est arrivé : les artistes, les gens de l’organisation, et même du public ! Public composé évidemment de supporters, d’amis, de famille, de voisins, de collègues des artistes présents !
Nous avons tiré au sort l’ordre de passage… Troisième pour moi. C’est bien, je préfère : je n’ai pas le stress de commencer, ni celui de chauffer la salle. Et puis, le stress n’a pas vraiment le temps de monter dans ces cas-là… Et c’est donc sereine, arborant fièrement ma pancarte « Numéro 3 » au-dessus de ma tête, telle une pin-up annonçant les rounds au cours d’un match de boxe que je suis montée sur le plateau, sous les applaudissements de la foule en délire.
Honnêtement, je suis très contente –oserai-je dire fière ? »- de mon passage. J’ai pris mon temps, j’ai capté l’attention, le public a ri, et puis, après les les derniers candidats furent passé, le public a voté…
Deux votes chacun : le premier, évidemment, pour l’artiste que tu es venu supporter. -Autant dire que certains sont partis avec un sacré handicap…- Le second, beaucoup plus juste, pour l’artiste qui t’a fait le plus rire.
Je n’ai pas remporté ma place en quart de finale ce soir-là, mais je me suis éclatée. J’ai fait découvrir mon univers à des gens qui ne me connaissaient pas, à ma tante qui n’avait encore jamais vu, à mes parents installés au premier rang, à moins de 50 cm du plateau. -Ah non, eux, ils connaissaient déjà !- -mais ils étaient VRAIMENT installés à moins de 50 cm du plateau !!!- J’ai passé une belle journée, quoiqu’un peu humide, rencontré des gens fun, eu envie de participer à d’autres concours prochainement, affirmé ma position de jeune humoriste débutante et un peu marrante, bénéficié de beaucoup de soutien via des petits messages Facebook ou sms, et enfin… provoqué des sourires et de la bonne humeur. Et ça, c’est chouette.