J’ai publié sur ma page Facebook un petit texte sur ma dernière prestation, celle du vendredi 12 avril, au festival Les Fabricoles à Meung sur Loire. Je vais revenir dessus ici, puisque tout le monde ne va pas forcément sur Facebook, et que je trouve que c’est un bon endroit pour développer…
Je parle de « fiasccès » pour qualifier cette soirée. C’est un mélange entre « fiasco » et « succès » : le public a eu l’air satisfait de ce qu’il a vu. On pourrait dire que c’est tout ce qui compte, après tout. Et pourtant, une part de moi-même reste insatisfaite…
J’ai passé une journée assez mauvaise, pleine de stress. J’ai essayé de n’en laisser rien paraître, mais à l’intérieur, je bouillais. Des tracas n’ayant rien à voir avec mon spectacle sont venus entachés l’après-midi. Mais soit ! Show must go on ! A 14h, le régisseur et moi-même travailliions sur la technique de mon spectacle. Lumière, son, nous avons tout réglé ensemble. Parfait ! Il ne me restait plus qu’à repartir chez moi chercher des accessoires non prévus initialement, et à revenir, prête à jouer.
Dans ma loge, je respire profondément, m’échauffe le corps et la voix –qui commence déjà à partir en cacahuète-, relis quelques passages de mon spectacle -que « je-connais-mais-on-sait-jamais-hein ! »-, et j’attends mon tour de passer. Il y a un spectacle avant le mien, j’entends des bribes quand j’ouvre la porte de ma loge, la pression monte… Je n’ai pas mangé, je grignote quelques cacahuètes –pour illustrer encore mieux mes cordes vocales en mousse-, je bois de l’eau, je m’étire, je baille, j’essaie de ne pas me refroidir…
« C’est l’heure ! » aurait pu dire Rafiki. Les premières notes de l’intro de mon spectacle résonnent, la lumière s’allume très légèrement, juste ce qu’il faut de pénombre… J’entre en scène, –ceux qui ont vu le spectacle imagineront l’instant– la musique commence à baisser, la lumière n’augmente pas -tout l’inverse de ce qui est censé se passer-, je me demande si il y a une panne technique, je panique mais essaie de ne rien laisser paraître. Et puis, plus rien. Le silence, et toujours cette lumière juste légèrement allumée… Alors que tout devrait être réglé au max. Je ne comprends pas… et perds ma concentration.
Quelques couacs techniques jalonneront ce spectacle. Je vais sauter presque toutes les vannes qui m’aident d’ordinaire à rebondir, qui relancent obligatoirement la machine, qui raccrochent le public, qui repêchent les erreurs. J’aurai des trous de mémoire béant, le noir complet, je vais bafouiller, mélanger des phrases… Après 20 minutes sur scène, passe cette idée dans ma tête : « Je vais quitter le plateau. Retourner dans les loges. Me changer. Rentrer chez moi. » Finalement, je m’accroche. Le public rit, participe, réagit, lance des vannes, applaudit. Tout va bien, donc. C’est un succès, les applaudissement durent, les gens sourient en même temps, me font des signes, pouces levés.
A l’intérieur, je suis dévastée, déçue. C’est mon problème : je suis perfectionniste et je rumine tant que je n’ai pas fait mieux. L’avantage, c’est que là, il ne sera pas difficile de faire mieux. Rendez-vous donc à la prochaine date, où vous êtes absolument certains que j’aurais bouffé du (roi) lion juste avant !
et c’est quand les prochaines dates? cecileEnvoyé depuis mon smartphone Samsung Galaxy.
J’en cherche, ça va venir… 😉